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LICENCIEMENT D’UN GARDIEN D’IMMEUBLE EN ARRÊT DE TRAVAIL PROLONGÉ

  • Photo du rĂ©dacteur: nathaliebuniak
    nathaliebuniak
  • 13 nov. 2018
  • 3 min de lecture

DerniĂšre mise Ă  jour : 2 juil. 2024

Plusieurs options sont envisageables :

  • Licenciement fondĂ© sur les manquements du salariĂ©,

  • Licenciement fondĂ© sur une absence prolongĂ©e de plus de 6 mois,

  • Licenciement suite Ă  une inaptitude constatĂ©e par le MĂ©decin du Travail

  • Rupture conventionnelle en cas de demande du salariĂ©

I. Concernant la possibilité de licenciement pour manquements fautifs du salarié


S’il est possible de licencier un salariĂ© pendant la pĂ©riode de suspension de son contrat de travail, un tel licenciement suppose une faute grave (Cass. soc. 2 novembre 2007, n°06-44.993) commise soit avant la suspension du contrat, soit au cours de cette pĂ©riode.


En outre et surtout, le dĂ©lai maximal de notification des sanctions disciplinaires, soit deux mois Ă  compter du dernier fait reprochĂ©, doit ĂȘtre respectĂ©.


Si ce dĂ©lai de deux mois est dĂ©passĂ©, une telle option n’est pas envisageable.


II. Licenciement pour absence prolongée


La convention collective des gardiens, concierges et employĂ©s d’immeuble prĂ©voit une garantie d’emploi qui interdit Ă  la copropriĂ©tĂ© de licencier le salariĂ© pendant une certaine pĂ©riode, mĂȘme si son absence perturbe la copropriĂ©tĂ©.


Ainsi, l’article 28 de la CCN des gardiens, concierges et employĂ©s d’immeuble, prĂ©voit que le salariĂ© en arrĂȘt de travail bĂ©nĂ©ficie d’une garantie d’emploi variant suivant l’anciennetĂ© du salariĂ©, Ă  savoir :


- 4 mois pour les salariĂ©s dont l’anciennetĂ© est comprise entre 3 mois et 5 ans,

- 6 mois pour les salariĂ©s dont l’anciennetĂ© est supĂ©rieure Ă  5 ans.


Si la durĂ©e de cette garantie est dĂ©passĂ©e, la procĂ©dure de licenciement pourra ĂȘtre mise en Ɠuvre.


Le salariĂ© devra alors ĂȘtre convoquĂ© Ă  un entretien prĂ©alable fixĂ© pendant les heures de sortie autorisĂ©es par la CPAM.


En outre, il percevra :


- une indemnitĂ© de licenciement Ă©gale Ă  1/5Ăšme de mois par annĂ©e d’anciennetĂ©, sur la totalitĂ©, Ă  laquelle s’ajoute, Ă  l’issue de la 7Ăšme annĂ©e, une majoration de 2/15 de mois par annĂ©e,

- une indemnité de congés payés.


Il disposera enfin d’un dĂ©lai de trois mois pour quitter la loge.


Si le salariĂ© n’est pas en mesure d’accomplir son prĂ©avis du fait de la maladie, il ne pourra prĂ©tendre Ă  aucune indemnitĂ© compensatrice.


Cependant, un tel licenciement ne peut intervenir que si l’absence prolongĂ©e du gardien engendre des perturbations dans le fonctionnement de la copropriĂ©tĂ© et rend ainsi nĂ©cessaire le remplacement dĂ©finitif du salariĂ© (Cass. soc. 13 mars 2001, n° 99-40.110).


Le remplacement du salariĂ© malade suppose l’embauche par la copropriĂ©tĂ© d’un nouveau gardien sous contrat Ă  durĂ©e indĂ©terminĂ©e selon un horaire Ă©quivalent.


En outre, l’embauche doit intervenir soit avant le licenciement, soit Ă  une date proche de celui-ci, soit dans un dĂ©lai raisonnable apprĂ©ciĂ© par-rapport Ă  la date du licenciement et non Ă  celle de la fin du prĂ©avis (Cass. soc. 28 octobre 2009, n° 08-44.241).


Ainsi, ne constituent pas un remplacement définitif :


- une embauche sous CDD,

- un contrat de travail temporaire,

- le recours Ă  un prestataire de service.


La lettre de licenciement devra donc préciser :


- la nature des perturbations causĂ©es Ă  la copropriĂ©tĂ© par l’absence du gardien (absence de permanence dans la loge par exemple),


- la nĂ©cessitĂ© de procĂ©der Ă  son remplacement dĂ©finitif, le recours Ă  un prestataire extĂ©rieur n’étant pas une solution satisfaisante. La nĂ©cessitĂ© de remplacement dĂ©finitif a Ă©tĂ© reconnue dans le cas d’une absence prolongĂ©e d’une gardienne qui bĂ©nĂ©ficiait d’un logement de fonction (Cass.soc. 27 mars 2001, n°98-44.292).


III. l’inaptitude physique


Si l’inaptitude physique du salariĂ© est constatĂ©e par le mĂ©decin du travail, le syndic, en sa qualitĂ© de reprĂ©sentant lĂ©gal du syndicat des copropriĂ©taires peut, aprĂšs de vaines recherches de reclassement, le licencier.


Dans une telle hypothĂšse, le salariĂ© percevrait son indemnitĂ© de licenciement et ses congĂ©s payĂ©s ; en revanche, son prĂ©avis, qu’il ne serait pas en mesure d’exĂ©cuter, ne lui serait pas rĂ©glĂ©.


Il bĂ©nĂ©ficierait enfin d’un dĂ©lai de trois mois pour quitter la loge.


IV. La signature d’une rupture conventionnelle


Une rupture conventionnelle peut ĂȘtre conclue avec un salariĂ© en arrĂȘt maladie.


Une telle procédure ne peut intervenir que suite à une demande écrite du salarié.


Le montant de l’indemnitĂ© de rupture, fixĂ© d’un commun accord entre les parties, ne doit pas ĂȘtre infĂ©rieur Ă  l’indemnitĂ© lĂ©gale ou conventionnelle de licenciement.


Compte tenu des garanties qui entourent la procĂ©dure, seuls la fraude ou le vice du consentement peuvent entrainer l’annulation d’une convention de rupture conventionnelle.

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